L’île de Sao Tomé

    

Sao Tomé et Principe : un petit archipel encore très peu connu des voyageurs, deux îles d’origine volcanique couvertes d’une végétation luxuriante (on est sous l’Equateur), posées au milieu des eaux chaudes de l’Atlantique ; des sortes d’Antilles brésiliennes à 350 km des côtes d’Afrique.

 

L’archipel, autrefois colonisé par les Portugais (durant 500 ans) est devenu indépendant en 1975. C’est un des deux plus petits pays d’Afrique (1001 km2, environ 200 000 habitants) – le plus petit étant les îles Seychelles, beaucoup plus connues des touristes. Sao Tomé et Principe occupe d’ailleurs, par rapport au continent africain, une position sensiblement symétrique à celle des Seychelles, ces dernières à l’est, dans l’Océan Indien, Sao Tomé et Principe à l’ouest, dans l’Océan Atlantique. Les deux pays ont un peu le même climat, jouissent des mêmes eaux chaudes et transparentes ; les Seychelles ont l’avantage d’offrir de superbes lagons aux récifs coralliens ; les îles de Sao Tomé et Principe ont, elles, l’avantage de ne pas être exposées aux cyclones, et, par ailleurs, du fait de leur relief très montagneux, de présenter une extrême variété de végétation et de paysages.

Autre avantage, qui n’est pas le moindre : le pays commence à peine à être découvert par le tourisme international, et vous y trouverez des criques désertes et des sentiers de montagne moins fréquentés par les promeneurs en sac à dos que par les paysans du coin.

Ajoutons que le pays présente une culture très originale, qu’il vaut la peine de découvrir. Tout comme aux Antilles, le peuplement provient pour la majorité de la déportation d’esclaves noirs venus du continent africain, et, dans une moindre proportion, de l’apport de colons venus d’Europe. Mais le métissage entre les deux communautés a été beaucoup plus poussé à Sao Tomé et Principe que dans les Antilles d’Amérique. Le croisement biologique s’est accompagné d’un métissage culturel aux manifestations toujours vivantes : processions religieuses catholiques lors des fêtes paroissiales avec confréries en uniforme ou en habits de pénitents ; théâtre de plein air aux acteurs travestis et masqués (le Tchiloli, qui conte le drame d’un meurtre passionnel à la cour de Charlemagne, un Charlemagne noir à la barbe de coton avec lunettes de soleil et téléphone portable) ; spectacle de ballet du « Danço Congo » où les acteurs jouant le rôle du Diable et du féticheur entrent en transes et grimpent aux poteaux téléphoniques au rythme effréné des tambours ; danses traditionnelles comme la « Puita » qu’on prétend l’ancêtre de la samba brésilienne ; carnaval au Mardi-Gras ; musique et chanson capables d’accommoder au goût local le zouk antillais, la rumba congolaise et la musique électronique des DJ internationaux… On a pu à juste titre parler de ces anciennes colonies portugaises d’Afrique (Sao Tomé et Principe tout autant que les îles du Cap-Vert) comme d’une Afrique Latine, culturellement plus proche de l’Amérique Latine que de l’Afrique continentale.

Enfin, il faut savoir que Sao Tomé et Principe, c’est le pays du « leve-leve » : une expression qui signifie littéralement « léger-léger », et qui implique de prendre la vie du bon côté, de ne rien prendre trop au sérieux, d’être de bonne humeur et prêt à rire de tout (un rire souvent moqueur et plein d’auto-dérision), et surtout, surtout, de ne jamais se stresser. Au point qu’on a pu baptiser l’archipel « Stressless Islands ». Le « leve-leve » local est en général contagieux : ce qui est assez agréable quand on y passe des vacances.

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