Lagoa Amélia, un premier abordage du Parc Naturel do l’Obô

Entre Roça Saudade et Bom Sucesso, cultures en terrasses

Un peu de brouillard en arrivant a Bom Sucesso

Bom Sucesso, l'entrêe du jardin botanique

Le Jardin Botanique de Bom Sucesso, Lagoa Amélia et Campo de WI : un premier abordage du Parc Naturel de l’Obô et de ses environs

A pied avec accès en voiture. Durée : toute la journée (ne pas partir trop tard le matin). Temps de marche  total : environ 4 heures à 5 heures selon itinéraire choisi.

Le parcours Bom Sucesso – Lagoa Amélia est une excellente initiation à la randonnée dans la forêt primaire (l’Obô, en dialecte créole local). C’est en outre le tronc commun sur lequel se branchent les principales autres randonnées possibles actuellement dans le Parc National. Lagoa Amélia occupe le fond d’un des cratères du volcan (éteint depuis sans doute quelques millions d’années) qui a formé l’île de Sao Tomé.

Départ en voiture de Belém. L’excellente route asphaltée EN3 prend fin à Roça Saudade, à un peu plus de 6 km de Casa Ediana. Elle se prolonge sous la forme d’une route tantôt pavée, tantôt en terre battue, en forte pente, durant environ 4 km. On passe d’abord par Nova Moca, petit village issu d’une roça coloniale défrichée au milieu du 19ème siècle pour y produire un café arabica de haute qualité (d’où le nom : Moka nouveau). Une partie des terres a été reprise au début des années 2000 par un ingénieur agronome d’origine italienne installé à Sao Tomé et Principe, Monsieur Claudio Corallo, qui, en suivant des méthodes de culture rigoureuses et en procédant à une sévère sélection des plants, a redonné au café de Nova Moca la renommée d’antan, ce qui fait que ce café se vend sur les marchés mondiaux deux fois le prix d’un bon café du Brésil ou de Colombie. Signalons que le même Monsieur Corallo tire, du cacao des plantations de l’île de Principe, un chocolat (qui porte son nom) fabriqué à Sao Tomé qui est considéré comme un des meilleurs du monde et a été primé dans de nombreux concours internationaux

Après Nova Moca, la route monte en larges lacets en direction de Bom Sucesso. Les paysages sont d’une grande sérénité, avec une végétation plus aérée que sur d’autres routes de montagne. On peut s’arrêter à certains endroits pour admirer la vue sur les cultures en terrasse, et les montagnes boisées dont on est séparé par la vallée encaissée du Rio Mé-Zochi.

Bom Sucesso, à un peu plus de 1100 mètres d’altitude, est considéré comme la porte d’entrée du Parc National de l’Obô. Maison des guides, et Jardin Botanique d’altitude, où l’on a acclimaté presque toutes les plantes qui poussent à Sao Tomé. Visite guidée du Jardin (le guide parle français), rémunération laissée à l’appréciation du visiteur.

Puis, départ de la randonnée.

En sortant du Jardin Botanique de Bom Sucesso, on traverse d’abord une zone riante cultivée en maraichage et coupée de bosquets. Après une petite demi-heure de marche, on aborde la forêt primaire et le chemin grimpe fort entre les fûts impressionnants des grands arbres ; pénombre et chants d’oiseaux, bruit étouffé de vos pas sur le tapis spongieux de feuilles mortes et de mousse qui recouvre le sol. Quelques indications gravées, mais pas faciles à lire, sur les espèces d’arbres et de plantes que vous rencontrez ; votre guide se fera un plaisir de compléter par ses explications. En arrivant sur l’arête du cratère (altitude : 1460 m.), replat, traversée de très belles bambouseraies. On peut, avant de descendre en direction du « lac » (chemin sur la droite après une petite clairière aménagée pour le repos et les pique-niques) continuer tout droit jusqu’à une antenne relais de télévision, située à un peu plus de 1500 mètres d’altitude, surplombant un à-pic impressionnant ; on ne peut cependant qu’entrapercevoir le paysage à travers les feuillages des arbres.

On descend ensuite à l’intérieur de l’ancien cratère. Lagoa Amélia, qui en occupe le fond quelques dizaines de mètres plus bas, n’a pas l’apparence d’un lac, mais plutôt d’une tourbière, couverte d’une végétation aquatique très dense, d’un beau vert pâle. Pourtant, sous la végétation, il y a bien un réservoir d’eau, très profond en son centre. Ce marais est une extraordinaire réserve de biodiversité (espèces endémiques de grenouille, libellules, papillons, nombreux oiseaux…). A contempler du rivage : il est absolument interdit de s’aventurer au-delà de la berge, non seulement pour des raisons de préservation de l’écosystème, mais parce que vous vous enfonceriez rapidement et profondément sous ce tapis végétal. Faites-vous raconter par le guide la légende de la belle Amélia et de son impossible amour, qui la conduisit à disparaître au fond de ce lac de cratère.

Avant le retour, on peut faire le tour du cratère, en cheminant constamment sur l’arête ; sentier étroit et parfois mal tracé, quelques passages en forte pente ; compter environ ¾ d’heure, pour retrouver l’entrée de la bambouseraie évoquée précédemment. De là, redescente sur Bom Sucesso. Si on ne veut pas prendre au retour le même chemin qu’à l’aller, on peut emprunter l’itinéraire du « Chemin du fugitif », un sentier plus long, dans une végétation encore plus dense.

Déjeuner à Bom Sucesso : grillades sur feu de bois dans le champ de Wilson (Campo de Wi). Wilson, membre de l’équipe de Casa Ediana, possède, à quelques centaines de mètres du Jardin Botanique, une petite exploitation agricole sur un terrain incroyablement pentu, cultivé en terrasses soignées comme des rizières asiatiques (carottes, tomates, choux, piment, ananas). Pique-nique et grillades face au précipice et à la montagne couverte de forêt vierge de l’autre côté du torrent, un des plus beaux paysages de Sao Tomé. En cas de pluie, toujours possible, repli pour prendre le repas à l’abri du sympathique petit bar situé en face du Jardin Botanique.

Après déjeuner, on reprend le véhicule pour revenir à Roça Saudade. De là, visite de la romantique Cascade São Nicolau. Elle offre un spectacle impressionnant, surtout en saison des pluies : le débit est alors puissant, sur ses 50 mètres de chute au sein d’une végétation frissonnante d’un vert profond ; les embruns créent des motifs irisés très difficiles à capter en photo. En saison sèche, le débit est considérablement inférieur, mais l’endroit demeure charmant dans sa fraicheur ombrée ; c’est le lieu de prédilection des couples d’amoureux qui viennent de la capitale pour y rêver main dans la main, appuyés au parapet du pont face à la cascade.

La route en terre continue jusqu’au petit village de São Nicolau, abrité dans son cirque de montagnes abruptes. La population de cette ancienne roça coloniale (quelques jolis vestiges architecturaux et de jardin d’agrément) commence tout juste à sortir de la misère, surtout grâce aux revenus du maraichage (les légumes qui viennent de São Nicolau sont réputés pour leur qualité, notamment les carottes) ; quelques maisons neuves ou réhabilitées témoignent de cette amélioration des revenus, et tranchent par rapport aux sinistres bâtisses dégradées qui servaient à loger les anciens ouvriers agricoles depuis la période coloniale.

Le chemin se termine en cul de sac au fond du village. Il faut revenir à Roça Saudade par la même route, et de là, à Belém.

Coût de la randonnée avec guide (obligatoire) : 50 E.

Transferts par nos soins Casa Ediana – Bom Sucesso et retour avec visite de S. Nicolau : 24 E. Ou, si vous avez loué un véhicule : location en agence, 35 E + carburant, environ 3 E, soit 38 E.

Jardin Botanique

Dans l'Obô, en route pour Lagoa Amélia

Dálio en guide

Obô: jeux de lumière

Bambous

L' arrivée au sommet du cratére de Lagoa Amélia

Lagoa Amélia

Wilson dans son champ

Cascade São Nicolau

Hauteurs derrière São Nicolau

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